17) Ooty 2

A mon tour d'en parler, alors : Ooty, c'est une petite ville d'à peine 100 000 habitants (une sorte de hameau façon indienne, donc), et la première impression, alors que l'on était à la recherche d'une quiétude de type savoyard et que l'on a gravi les 2300 m qui la séparent du niveau de la mer, c'est quand même avant tout une gigantesque déception : circulation, bruit, pollution... Tout est là, on aurait du s'y attendre. (Oui, je sais, je ne suis jamais contente!)

Et puis, petit à petit, on y trouve ses marques, on profite du fait que c'est malgré tout plus à échelle humaine qu'ailleurs pour apprécier de flâner en ville, et on goûte les petits côtés spécifiques de la vie montagnarde : passer sa journée en polaire, dormir sous quatre couvertures de laine, éviter les chevaux sauvages sur la route plutôt que les vaches, hésiter à s'acheter un de ces pulls à carreaux des années 70 qui semblent faire fureur à cette altitude, passer inaperçu parce qu'ici, vraiment, les gens ont d'autres zébus à fouetter que de s'occuper de nous, ne pas ouvrir l'ordinateur pendant plusieurs jours parce qu'internet semble ici... anachronique.

On finit même par la trouver jolie, cette ville tout en couleur tassée autour de son champ de course...

Et puis il y a les treks au milieu des plus hauts champs de thé du monde : le thé des Nilgiris, pour les fins connaisseurs...

C'est beau, les champs de thé, on ne s'en lasse pas...

Et puis, comme si cela ne suffisait pas, lorsqu'on ne gambade pas au milieu des champs de thé, à Ooty, on s'enfonce soit dans la jungle, soit dans des forêts d'eucalyptus géants...

...et on traverse de vrais hameaux cette fois, avec des maisons aux couleurs acidulées, des enfants encagoulés qui courent partout la morve au nez et une population de montagnards qui savent associer tongs et bonnets de laine, vivent à la dure (enfin, si l'on considère, pour la population masculine, que bavasser en fumant un beedi et en regardant les femmes trimer au champ, c'est avoir la vie dure), loin du monde, et se retrouvent à l'heure des repas autour de gargotes minuscules, au milieu des chiens, des singes, des vaches et des chevaux...

La polonaise qui marchait avec nous les a beaucoup pris en photo, tous, les jeunes comme les vieux, de loin comme de très très près... On ne l'a pas fait...

Si on a le courage d'atteindre les sommets, on s'offre pour finir de beaux panoramas sur l'ensemble, et au loin sur la réserve de tigres et d'éléphants : c'est chouette !

On a pris le fameux petit train à vapeur, aussi... Pas pour monter, mais pour descendre, à Coonor, une autre station climatique perchée au milieu des champs de thé... Il est rigolo, ce petit train classé au patrimoine mondial de l'humanité...

D'abord il traverse des paysages pour le moins somptueux, ensuite, quand on prend place dans les wagons hors d'âge, on a l'impression d'être projeté 100 ans en arrière, et, pour finir, les Indiens qui se pressent à l'intérieur en famille le week-end se font un plaisir de hurler en cœur chaque fois qu'on passe dans un tunnel : chouette moment, aussi...

A Coonor, nous avons encore profité des champs de thé, pu visiter une fabrique de thé, boire un tchai à la Cardamone inoubliable et acheter de très bons chocolats... de vrais touristes consommateurs, à l'indienne ! On aurait même pu faire du pédalo sur le lac après avoir mangé un dosa au Nutella dans le train fantôme, mais là, vraiment, c'était too much, alors on est monté dans un bus, et on est parti vers Mysore.